2012 – DÉSORDRE DU PRINTEMPS
Raconter une réalité, quand elle est marquée par l’horreur, la violence, la cruauté, dire le tourbillon au quotidien. C’est prendre le risque de l’excès, de l’outrance. C’est un point de constat, traduit par un geste, une tache, une colère de couleur pour dire l’impossible, l’inacceptable. L’emportement n’est pas ici à un échappement complaisant du moi, mais une nécessité du témoignage. Tout est en cadences, modulations.
De la saturation du geste, mais aussi de sa turbulence, et des issues offertes à sa manifestation la plus élémentaire, la plus brutale, des instants de spontanéité. Dans mon projet DÉSORDRE DU PRINTEMPS, je lie signes et pensées dans de vastes toiles ou formes et figures naissent et s’évanouissent au caprice du regardant.
Un champ de bataille ou les armures, la ferraille des uns et des autres, ressemblent à un espace de déchets d’un ferrailleur, traduisant la bêtise humaine face à la guerre qui hante nos esprits.
Des silhouettes qui s’installent sur les sommets, elles n’aiment guère la solitude, et puis, leur affaire est commune, leur vérité entière exige le nombre pour que leur voix puisse porter.
Si non, elles ne seraient ni clan ni tribu mais marcheurs égarés dans un monde fragmenté. Partout ces tribus protestent contre le mauvais sort. La ou elles demeurent, ciel et la terre se confondent, liés par des roches, du vent, d’illusion, d’utopie…
L’élimination des efforts de chacun diminue la force de tous et cultive la dictature et l’égoïsme. Cet esprit négatif, qui néglige toutes ces forces et ces richesses, nous pousse à l’impasse plutôt que d’encourager la diversité. Ne croyez pas que les tribus enlacées à flanc de collines ou au sommet des dunes gigantesques sont là pour regarder la plaine. Non, elles sont fleures de montagnes, fleurs de refus, juchées là haut, parce qui est juste est sûrement plus prés du ciel et des horizons sans limites.
Les êtres juchés sur les crêtes sont simplement partis la rejoindre et partager avec elle la chaleur des foyers en attente d’un futur plus humain.














